Un café avec... slow heat
C’est à la Louvain-la-Neuve que nous avons partagé un café avec Geoffrey van Moeseke, architecte et cofondateur de SlowHeat, projet de corecherche qui explore des pratiques de chauffage innovantes, économes et centrées sur l’humain plutôt que sur les logements. Un projet d’une actualité… brûlante et qui, en questionnant notre rapport au confort, permet non seulement d’alléger la facture énergétique, mais également de « poser un regard neuf et décomplexé sur le présent tout en esquissant les contours d’un futur possible ».
Avant d’aborder le futur et à l’heure où le projet se clôture, Geoffrey se souvient des débuts. « C’était important de donner un cadre dans lequel on expérimente, sinon on risquait à l’époque de passer pour des hippies un peu tordus… Aujourd’hui, trois ans plus tard, c’est impressionnant de constater le basculement des mentalités ! En plus de notre rapport au confort, ce projet questionne aussi notre rapport à la norme et à l’image qu’on veut donner de soi par rapport à cette norme. »
Sur la dimension « bobo » du projet et des personnes à qui il s’adresse, Geoffrey ne tourne pas autour du pot : « Nous n’avons pas à travers SlowHeat de prétention à l’universel. Cela s’inscrit dans une démarche de sobriété volontaire qui touche un public non-précaire. »
Toutefois et dans le prolongement du projet, plusieurs de ses membres aspirent à tester ses résultats dans d’autres contextes, et notamment auprès de populations fragilisées. C’est par exemple dans cet esprit que germent les « chaufferies sociales », avec pour vocation de rassembler des habitantes et habitants de quartiers pendant la période hivernale. Et avec pour fonctions de chauffer, nourrir, soigner et cultiver.
A Bruxelles et en coopération avec SlowHeat, un premier lieu s’ouvrira deux jours par semaine au Dk à Saint-Gilles, afin d’expérimenter ces autres formes de chauffage, centrées sur les corps.